Tout commence au paléolithique, il y a environ 500 000 ans, lorsque les hommes préhistoriques apprennent à domestiquer le feu. Ils peuvent alors cuire les aliments, se chauffer, se protéger des animaux sauvages et s’éclairer.
Au départ, ils recueillent des branches touchées par la foudre et ayant pris feu. Puis, petit à petit, ils apprennent à conserver ce feu qu’ils considèrent comme sacré ! Enfin, si certains découvrent qu’en faisant tourner rapidement un bout de bois sur des brindilles sèches, celles-ci s’enflamment, d’autres découvrent par hasard qu’en frottant une roche dure, tel que le silex, et un minerai de fer, tel que la pyrite, des étincelles jaillissent permettant également l’allumage d’un feu.
L’homme devient alors "Maître du Feu"!
Au néolithique l’homme utilise des flambeaux. Ceux-ci sont confectionnés à partir d’un bâton enduit à son extrémité d’une épaisse couche de résine que l’on enflamme. C’est de cette manière que l’homme put accéder au plus profond des grottes et réaliser ces magnifiques fresques que nous pouvons encore observer de nos jours.
Au même moment, d’autres tribus inventent les lampes à huile. La plus ancienne lampe de ce type fut retrouvée sur le site de Lascaux, dont l’occupation par les hommes néolithiques remonte à environ 20 000 ans.
Dans ces lampes, une mèche faite de fibres végétales ou animales tressées, trempe dans un récipient contenant de l’huile animale. Cette huile, brûlant difficilement, ne s’enflamme pas dans le réservoir, c’est pourquoi on trouve des lampes à réservoir ouvert ou fermé, parfois de simples godets en pierre ou même une simple écuelle taillée à même la paroi.
Cette invention va progressivement passer de l'état « d'objets utilitaires », uniquement destinés à cet usage, à des lampes plus raffinées, façonnées, décoratives…
Cependant, la lampe à huile éclaire mal et produit beaucoup de fumée. De plus, il faut constamment surveiller le niveau d’huile sinon la mèche, privée de son combustible, finit par s’éteindre! Mais cela n’empêchera pas leur utilisation jusqu’à la fin de l’Antiquité...
Le principe de ces flambeaux et lampes à huile est à peu près le même que celui d’une bougie : une matière inflammable brûle avec un support qui se consume lentement.
L’arrivée des chandelles est attribuée aux "Celtes " entre le Ier et le Vème siècle de notre ère. Le suif (graisse animale purifiée) est durci autour d'une mèche, plus ou moins roulé en boule, pour obtenir un mode d'éclairage autonome. Une avancée technique modeste qui permettra la mise au point de "lanternes à bougie", apparues au bas Moyen Âge, et qui vont progressivement concurrencer les lampes à huile utilisées jusqu'alors.
Au début du XIème siècle, c'est la corporation des bouchers qui, en France, fond les graisses pour fabriquer les bougies. Les moins fortunés continuent d'utiliser le feu de la cheminée qui cuit le repas et éclaire la tablée, ou bien brûle des joncs (torches antiques faites de joncs assemblés par un crochet et trempés dans de la graisse).
Les plus riches en revanche, bénéficient d’éclairages constitués par des cierges de cire d'abeille produisant une lumière bien plus agréable mais extrêmement onéreuse !
Les bougies de cire d’abeille affichaient de bien meilleures performances : elles fumaient moins, brûlaient en donnant plus de lumière, et surtout sans provoquer de mauvaise odeur. La cire était fondue, filtrée pour en ôter les impuretés, étendue ensuite au soleil en bandes minces afin de la blanchir et de lui faire perdre sa couleur jaune. Elle était alors fondue à nouveau dans un chaudron et versée sur les mèches, suspendues à une sorte de cerceau de fer installé au-dessus. Les bougies, encore molles et tièdes, étaient mises en forme à l’aide de rouleaux de bois dur, qu’il fallait humidifier pour qu’elles n’y adhèrent pas…
Cierges et chandelles développeront aussi la production de chandeliers plus ou moins élaborés, à une ou plusieurs branches, généralement plantés sur un clou fixé à une coupelle servant de réceptacle à la cire fondue. Les bougeoirs se prêtent généralement mieux aux lieux abrités par le vent à la différence des lanternes qu'on peut déplacer n'importe où et en particulier à l'extérieur.
Le mot bougie apparaît pour la première fois dans une ordonnance de Philippe le Bel en 1315. Ce simple changement de terminologie annonce en quelque sorte une ère nouvelle de l'éclairage non plus individuel, mais public.
Au cours des années 1810 et 1820, le chimiste français Eugène Chevreul découvre que les graisses telles le suif et l’huile sont composées à la fois de graisse dure (stéarine et margarine) et de graisse liquide (oléine).
Il expérimente alors l’extraction des graisses liquides par pression et réussit à séparer les graisses grâce à un procédé chimique. En 1825 le chimiste français fait breveter sa découverte, et de petites fabriques de bougies en stéarine voient le jour en France.
En 1830 la paraffine fut découverte par l'allemand Karl von Reichenbach.
L’apparition de la paraffine (distillation du pétrole) et de la stéarine (extrait de graisse animale et végétale) permet désormais la production de bougies de meilleure qualité.
La bougie doit son nom au fait que la cire qui la constitue était fournie, dès le Moyen Âge, par la ville de Bougie (en arabe : Bugaya), en Algérie. Dans un premier temps, le mot a été celui de la cire fine en provenance de Bougie, et qui servait à fabriquer des chandelles "de luxe", et des cierges. Par métonymie, bougie a désigné les chandelles "nobles".
La bougie est, par ailleurs, une ancienne unité d’intensité lumineuse.
En argot, voire, plus largement, dans le langage populaire, le mot bougie a désigné un visage à la carnation délicate, sans couleur, par allusion à la blancheur immaculée de la cire.
Avec les nouvelles inventions telles que les lampes électriques ou à gaz, fin XIXème siècle, la bougie perd de son éclat et les ventes diminuent brutalement.
Un intérêt nouveau pour les bougies prend forme au milieu des années 1980, quand celles-ci s'installent dans les mœurs comme cadeaux, objets de relaxation ou d'ambiance.
Les années 90 voient arriver de nouvelles recettes de cire, comme la cire en gel (un autre dérivé du pétrole) qui donne une bougie complètement transparente, la cire d'huile de palme ou encore la cire d'huile de soja qui brûle plus lentement et donne une lumière plus tamisée.
Aujourd’hui, un vent de nature pousse une majorité de personnes à réutiliser des bougies au lieu de nos lampes électriques. Que ce soit pour un effet d’ambiance ou par souci d’économie, la bougie reprend de l’essor. Elle peut être brillante, mate, rustique, de n’importe quelle couleur, parfumée, décorée…
La bougie revient en force !